Le gaz naturel ou le gaz conventionnel
Aujourd’hui, le gaz naturel représente près de 23% de la consommation mondiale en énergie, ce qui en fait la 3ème source d’énergie la plus utilisée, derrière le pétrole et le charbon. C’est notamment le type de gaz que l’on retrouve couramment dans les foyers, pour le chauffage, l’eau chaude ou la cuisson. Largement présenté comme étant un gaz vert, le gaz naturel est-il vraiment sans danger pour l’environnement ? Voici quelques éléments de réponses.
Où trouve-t-on le gaz naturel ?
Le gaz naturel ou le gaz conventionnel se retrouve sous terre, raison pour laquelle il nécessite un forage, au même titre que le pétrole. Il fut un temps où ce gaz se trouva dans des couches de sédimentation riches en matières organiques, communément appelées les roches-mères. Mais contrairement au gaz de Schiste, le gaz naturel (tout comme le pétrole) s’est échappé des roches-mères pour monter vers la surface, jusqu’à ce qu’il soit arrêté par une autre couche imperméable. Gaz naturel et pétrole sont ainsi restés coincés sous cette couche, et ont formé ce qu’on appelle un gisement.
Le forage doit ainsi percer cette couche imperméable, afin d’atteindre le gisement et d’en extraire le pétrole ainsi que le gaz naturel.
L’impact du gaz naturel sur l’environnement
Il est vrai que le gaz naturel conventionnel est une source d’énergie plus propre que d’autres hydrocarbures et énergies fossiles. Cependant, son impact sur l’environnement n’en demeure pas moins significatif. En effet, il a également un impact négatif puisque sa combustion dégage du CO2. Il contribue ainsi à l’émission de gaz à effet de serre, même si sa contribution (55 kg de CO2 par gigajoule de chaleur produite) reste inférieure à celle des autres énergies fossiles (75 kg pour le pétrole, et 100 kg pour le charbon).
On peut également parler du « torchage », une technique souvent utilisée dans l’exploitation du pétrole, qui consiste à brûler le gaz associé, car trop coûteux à exploiter. Sur les sites de production de gaz, on peut aussi retrouver la même technique pour réguler le débit ou pour des questions de sécurité (surpression). Dans tous les cas, le torchage brûlerait près de 150 milliards de m3 de gaz naturel dans le monde, soit près de 30% de la consommation européenne gâchée et partie en fumée ! Pourtant, Cette pratique libère aussi du méthane (principal composant du gaz naturel) dans l’air. Or, le méthane serait 25 fois plus puissant que le CO2, en termes d’impact sur l’environnement, en tant que gaz à effet de serre.
Néanmoins, on peut aussi ajouter que le gaz naturel rejette beaucoup moins de composants nocifs (oxyde d’azote, micro-poussières, etc.), par rapport aux autres énergies fossiles.
Une dépendance de l’Europe vis-à-vis de la Russie
En 2018, la Russie demeure le 1er exportateur mondial de gaz naturel, et détient les premières réserves de gaz naturel du monde (19,8%) devant l’Iran (16,2%). Le fait est que plusieurs pays et continents dont l’Europe se retrouvent dans une situation de forte dépendance vis-à-vis de la Russie, pour son approvisionnement en gaz naturel. Raison pour laquelle beaucoup d’entre eux ont envisagé la possibilité d’exploiter du gaz de Schiste sur leur propre territoire.
Entre autres, la Suisse et ses cantons, souverains en termes d’hydrocarbures, se sont déjà lancés dans l’exploitation de ce gaz non conventionnel. On se souvient de l’insistance du Centre Patronal vaudois à ce sujet. Heureusement, les populations locales ainsi que les militants écologistes ont fait entendre leur voix et ont contribué à l’interdiction de la fracturation hydraulique et toute forme de stimulation dans le but de fracturer la roche-mère.